éloge de l'ombre
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  journal du dimanche - 6 mai 2001  
   
     
 

le figaro - 16 octobre 97

Cet homme ne tient dans aucune case. "Je suis compositeur, dit Jacques Rebotier, si on l'interroge, mais, en même temps, j'ai toujours écrit. Disons que j'écris avec des signes venus de régions différentes de la représentation. Des signes verbaux, lumineux, gestuels, musicaux... " Ainsi Jacques Rebotier nous propose-t-il régulièrement d'insolites et fascinants spectacles qui ne ressemblent à aucun autre.

C'est le grand écrivain japonais Tanizaki Junichirô et son Éloge de l'ombre, publié en 1933, qui inspirent sa nouvelle production. "J'avais lu ce texte il y a une dizaine d'années, et il m'avait enthousiasmé. Etrange parcours qui nous conduit de l'autre côté du miroir, tandis que l'on croit lire un traité d'esthétique qui a l'apparence d'un carnet de notes. Cela tient du labyrinthe mental, de l'observation acérée du réel et d'une analyse vertigineuse du clair et de l'obscur. Il y a dans ce texte quelque chose de délirant, d'obsessionnel, qui me fascine. "

Mais comment représenter un tel texte ? "J'avais d'abord pensé faire dire ce texte par un vieil homme. Puis j'ai pensé à une femme âgée. Mais ce n'était pas juste. Il fallait une comédienne jeune et pour moi, pour ce texte, ce ne pouvait être que Dominique Reymond". Sur le plateau, deux autres présences, celle de la chorégraphe et danseuse Karin Waehner et celle du musicien Ivan Stochl.

Jacques Rebotier procède par intuitions, mais c’est parce qu’il fait d’abord rendre aux textes tout leur sens, leur suc, qu’il parvient à organiser jes signes. Rien de froidement intellectuel dans cette démarche, mais une sensibilité et un humour très personnels.

Regard malicieux, le metteur en scène explique, avec tout le délié que donne un savoir profond, sa proposition. C'est un homme de références au bagage d'érudit,, mais qui ne s'exprime que ludiquement. Sa compagnie VoQue (pour Voix, incantation, équivoque) existe depuis six ans mais n'est pas subventionnée, quand tant d'autres, beaucoup moins originales, le sont. Pourtant, bon an mal an, il parvient à monter des spectacles avec des aides ponctuelles, et l'on est pas prêt d'oublier sa Réponse à la question précédente ou La vie est courbe, à l'Athénée.
Ce bricoleur spirituel n'a pas fini de nous étonner.

Armelle Heliot