démontage public de réponse à la question précédente

au Théatre de la Bastille lors de la dernière représentation 1998

avec Georges Appaix, Pascal Contet, Bertrand Couderc, Jacques Rebotier, Virginie Rochetti. et les poules Chichi et Chouchou.

LES PLATEAUX FENDUS, 1

Et peut-on mettre un spectacle en morceaux, bouts de décor, lambeaux de mots, empiècements de lumière ou de costumes, puis recueillir ces chutes diverses, et leur donner une deuxième vie ?
Peut-on, l'équipe de création, celle que l'on dit parfois "technique", scénographe, éclairagiste, régisseur, costumier, metteur en scène peut-être, leur adjoignant un, ou deux, invité, l'inviter à passer de l'autre côté de la barrière, et voir un peu ça sur plateau ?
Peut-on, par ailleurs, "diriger" une improvisation ?

S'inspirer de l'art brut, peut-être, ramasser cette racine que l'on trouve à la lisière d'un bois, et, tiens qu'est-ce que je pourrais faire avec ?
Non pas faire un spectacle, au sens de texte, conception mise en scène, suivi de décor, lumières, costumes, portant le jeu d'acteurs sur la scène, mais au contraire partir d'objets, de vêtements, de mots, de mouvements qui sont déjà là, et voir ensuite ce qui advient ?
Non pas monter un spectacle, mais pour une fois, et à titre d'essai, rôder dans quelque chose qui serait de l'ordre de, disons, d'une "descente" ? Simple hygiène mentale, au fond, que de revenir ainsi à la source du geste artistique, dont le coeur est sans doute : prise de risque et unicité du moment..
Fêtons le démontage de nos spectacles, en tout cas je me suis dis ça, à partir de maintenant tout spectacle monté devra être démonté, quelque chose comme La quille, bordel ! ou L'école est finie, ou Brûlons les livres, le plateau, nos vaisseaux, et voyons voir.
Commencons donc ici le cycle du recyclage des spectacles des spectacles !

Jacques Rebotier