chants de ménage et d'amour
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Tu as pensé au café ? Au poisson ? Et la poubelle tu y penses ?
Bien sûr, mes Chants de ménage et d'amour se situent dans la grande tradition des Liebe lieder. Mais non sans une certaine distance, qu'on pourrait évidemment baptiser "ironie". Loin de l'effusion passionnée en pose d'éternité qui est la loi du genre, on est ici plutôt du côté de la prose que de la poésie, du prosaïque que du lyrique, de la scène de ménage au quotidien que de la grande scène d'amour du Trois.
Mais il ne s'agit pas non plus pour autant de pur contrepied. Bien plutôt d'une passion pour le décalage, ou plutôt le décalement. Entre par exemple un traitement symphonique de l'orchestre et un traitement essentiellement langagier d'une voix qui récuse la fusion.
Passion pour l'écart, avec ce que cela entraine de recherche de l'oscillation, de jeu de bascule, entre verbal et vocal, entre plat-parlé et total-chanté, entre trivial et poétique, de penchant pour l'ambigu et ausside cet effet d'étrangeté qui affecte le plus banal du seul fait qu'il est mis à distance.
Le cycle, lorsqu’il sera au complet, comprendra une douzaine de pièces.
Le comble de l'ironie, ou ironie de l'ironie, et donc s'annulant, étant qu'une vraie mélodie d'amour y sera bien sûr cachée. Saurez-vous la retrouver ?

Le texte des Chants de ménage et d'amour est extrait de Le Dos de la langue, publié en 2001 chez Gallimard